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Scipio 202
29 janvier 2014

Juliette = 3/10 (La vie insipide d'une gamine inconsistante)

affiche

L'actrice principale est mignonne, bien qu'un peu maigrelette, ses jolis yeux, relativement hypnotiques, peuvent nous occuper cinq à dix minutes... Mais à un moment, il faut plus que le seul charisme de l'actrice pour porter le film !  Or, voilà tout le problème de Juliette, rien n'aide l'actrice à nous captiver dans une histoire, car il n'y a pas d'histoire, il n'y a qu'une errance, une errance de 90 min. qui se termine sur une note aussi peu concluante que misérable.

Juliette a vingt cinq ans, elle a terminé ses études, sa mère est décédée et son père est en phase de passer l'arme à gauche.  Indécise, elle ne se trouve pas de travail et passe sa vie à sortir, à altérer son emploi du temps au rythme de ses envies, à forniquer de gauche à droite sans état d'âme (c'est-à-dire, sans même aucun appétit particulier pour la chose), bref, la vie l'effleure et elle-même, n'a rien à faire.  Juliette n'a aucune obligation immédiate, aucun dilemme intérieur, aucun démon, son seul ennemi, c'est peut-être (et encore ?) l'ennui, ou bien, l'indifférence.  Tout l'indiffère, cette pauvre fille.

Il y a toutefois Antoine, son ancien amour (dont on comprend qu'elle l'a largué sans sommation) qu'elle essaie, vaguement, de reconquérir, mais sans non plus y mettre quelconque franche résolution (moi qui pleure devant les beaux récits d'amour, là, je suis resté de marbre...).  Et puis, il y a cette histoire qu'elle avait commencé à écrire, quand elle était enfant ou ado, et qui lui reste en tête, qui préoccupe ses rêveries, une histoire qu'elle pense mettre sur papier.  Pour autant, Juliette est-elle écrivain ?  On ne la voit pas mettre un effort particulier dans l'écriture, ou travailler sa plume, elle rêve.  Juliette, elle rêve.  Et le public, il s'endort.

Je n'ai rien contre les films qui explorent le thème de l'errance et qui aboutissent, c'est souvent leur marque de fabrique, sur une conclusion toute partielle, voire, une fin franchement ouverte.  Mais dans ce genre de films, je suis désolé, il faut que le personnage principal se pose des questions qui en valent la peine ou qu'il dispose, tout du moins, d'une personnalité, ce dont Juliette manque cruellement.  Franchement, elle mérite des claques.  Et quand son "ex" (pas Antoine, l'autre) lui tord le bras comme elle lui a tordu le coeur, franchement, j'estimais qu'elle méritait pleinement son sort et j'aurais même préféré que le film ait choisi ce pauvre diable comme personnage principal.

Suffit-il donc d'être une jolie fille pour que l'on puisse traiter la vie avec la plus grande indifférence ?  Juliette n'a pas de soucis d'argent, pour cause, elle n'a jamais dû travailler.  Elle est vide, sans expérience, et j'aurais bien aimé qu'il lui arrive un drame, un grand drame, pour que sa pureté intérieure soit mise en jeu, mise en péril, mise en danger.  Bref, si vous n'avez rien de mieux à faire que d'aller jouer à votre smartphone dans une salle de cinéma devant un film vraiment moyen, Juliette est pour vous.  En attendant, vas Juliette, croque tes fraises, on s'en brosse le manche.

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