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Scipio 202
29 janvier 2014

Philomena = 9/10 (Une tragédie "légère" conduite à la perfection)

Affiche

Ne vous y trompez pas, s'il est écrit "comedy" sur l'affiche, ce film est bel et bien une tragédie tout ce qu'il y a de plus triste.  La fin n'est pas franchement heureuse, sinon que les morts reposent en paix et que les personnages principaux, interprêtés par la merveilleuse Judi Dench et Steve Coogan n'y laissent pas leur peau.  Oui, ils sont toujours en vie à la fin du film.  

Alors, certes, il y a certains passages qui prêtent au rire et qui soulagent le ton profondément dramatique du film.  Quand Philomena (Judi Dench) nous raconte ses romans à l'eau de rose dans le plus grand détail, tandis que Martin Sixmith (Steve Coogan) doit la supporter par politesse, lui qui déteste ce genre littéraire, on ne sait pas s'il faut compatir pour Martin ou bien, plus naturellement, rire de la situation franchement cocasse. 

Judi Dench est au sommet de son art, chaque ton qu'elle joue est d'une finesse et d'une délicatesse rare, mais son personnage, Philomena, aura certainement été un défi !  Cette vieille dame au petit coeur fragile et à l'esprit simple, honnête et pure, s'avère très certainement beaucoup plus complexe et riche à jouer que "M" (James Bond) ou que la Reine Elisabeth (Shakespeare in Love) !  Et l'on peut d'ailleurs féliciter, de tout coeur, la jeune Sophie Kennedy Clark, qui aura joué le personnage de Philomena Lee dans les flash backs, quand elle n'avait qu'une vingtaine d'années.  Elle a traversé le pire, Philomena, mais elle a su conserver sa naïveté et son authenticité.  La pauvre, elle a souffert, elle a été tordue et malmenée, mais c'est avec grâce qu'elle ressort de chacune de ses expériences ; nul ne peut que l'admirer.  Philomena n'est pas un personnage très intellectuel, ou très savant, mais elle dispose d'une sagesse qui ne s'acquiert ni par l'âge, ni par le temps.

En contraste, nous trouvons le personnage désabusé qu'est Martin Sixmith.  Journaliste à la carrière brûlée en plein essor, il se retrouve momentanément sans emploi, désabusé, plus cynique et caustique que jamais.  Il est du genre à se poser des questions, à se méfier de Dieu... peut-on dire que Dieu existe ? "C'est une réponse qui ne peut être répondue simplement, dit-il -- Oui," répond tout simplement Philomena.  Tout le film se plaît bien sûr à jouer sur les différences fondamentales entre Martin et Philomena qui n'exluent pas que ces deux personnages parviennent à s'entendre et finalement, à s'estimer l'un l'autre.

En définitive, Philomena nous propose un véritable voyage à l'intérieur de nos émotions et remue la plupart de nos opinions préconçues.  La place du clergé, Dieu, la maternité, l'adoption, la vengeance, l'homosexualité, les racines, sont autant de thèmes qui sont abordés et qui nous demandent de réviser nos positions face aux points de vue si dissemblables de Philomena et de Martin.  Il ne faudrait pas non plus trop regarder ce film, car la charge émotionnelle est assez lourde, mais il est certain qu'à le visionner plusieurs fois, un même spectateur y trouvera différentes ébauches de réponses à quelques questions existentielles ou tout du moins profondes qu'il pourrait se poser.

Un futur classique ?  En tout cas, ce film est une véritable expérience humaine.

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